DatAData rassemble artistes et chercheur(e)s dans la volonté de répondre aux enjeux éthiques et esthétiques soulevés par les cultures numériques, en s'engageant dans le débat actuel sur la place de la recherche dans les lieux d'enseignement de l'art français et étrangers.
Considérant que les données actuelles des technologies numériques dépassent largement les questions relatives à la place des arts numériques comme genre dans le champ de l'art contemporain, DatAData se propose d'examiner les manières dont les outils numériques et les paradigmes sur lesquels ils sont fondés, influent sur les expérimentations plastiques et les contaminent.
En effet, si de très nombreux travaux inscrits dans la théorie et la critique des médias ont été produits sur la cyberculture ainsi que des recherches spécialisées dans le domaine des arts numériques, force est de constater que le champ de la théorie de l'art relaie avec timidité l'enjeu des débats actuels concernant les nouveaux modes de production des images.
L'histoire culturelle du numérique ne constitue pas un domaine partagé alors qu'elle se fonde largement sur les pratiques artistiques des avant-gardes de la seconde moitié du XXème siècle. Elle est à faire tout autant qu'à effectuer.
C'est pourquoi, se saisir du médium numérique, expérimenter, exposer et diffuser des pratiques artistiques invisibles et éphémères du monde digital se doivent d'être menés dans le contexte des histoires de l'histoire de l'art et de l'élaboration de toutes les formes artistiques.
Cette recherche en art, parce qu'elle opère avec les outils de production et de diffusion tout public, ne s'adresse pas exclusivement aux acteurs spécialisés des milieux de l'art, mais elle vise à prendre en compte les multiples porosités entre les expérimentations les plus pointues et les usages et pratiques culturelles numériques les plus répandues.
Catherine Beaugrand, directrice de la recherche.